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Interview avec Sophie Moreau-Garenne

Nous interviewons Sophie Moreau-Garenne, associée fondatrice de SO-MG Partners.

DEALCOCKPIT : Pouvez-vous vous présenter ?

Sophie Moreau-Garenne. : Je suis Sophie Moreau-Garenne, associée fondatrice de SO-MG Partners, un cabinet de conseil financier spécialisé dans les situations complexes. Nous accompagnons les entreprises confrontées à des problématiques de financement, que ce soit en raison d’un ralentissement de l’activité ou d’une accélération forte, par exemple quand le BFR est consommateur de trésorerie ou quand les lignes de financement sont peu adaptées aux cycles de l’entreprise.
Nous intervenons aussi dans des contextes transactionnels : accompagnement à la cession, diligences d’acquisition.
Sur des opérations particulières, nous sommes également en mesure de mener des missions de M&A et d’évaluation.
En synthèse, nous sommes une boutique « one stop shopping » avec des compétences complètes, nous permettant de répondre à des demandes de restructuration, diligences d’acquisition, M&A et évaluation, le dénominateur commun étant le contexte : complexe et avec des problématiques cash.

DC : Pouvez-vous nous parler de la genèse de votre cabinet et de ce qui vous a motivé à fonder cette entreprise ?

Sophie M. : Après avoir travaillé de nombreuses années au sein des Big 4, j’ai été sollicitée pour ouvrir la pratique française d’un cabinet américain, ce qui a été un premier pas vers l’entreprenariat. La création de SO-MG Partners répondait alors à une volonté de servir les dirigeants au mieux de leurs besoins, de tisser une relation long terme basée sur la confiance et le respect.
Une fois dedans, il apparaît comme une évidence qu’un modèle de conseil différent peut être mis en place au service des entreprises : adapter le professionnalisme des grands cabinets à des structures moyennes, faire du sur mesure, être agile et « collé » au terrain.

DC : Votre cabinet est spécialiste dans le conseil financier. Quelles sont les spécificités de ce métier et en quoi vous différenciez-vous des cabinets généralistes ?

Sophie M. : Notre approche, quel que soit le contexte, passe par une analyse poussée du modèle économique et de sa génération de cash. Comprendre la circulation de la trésorerie dans l’entreprise est notre ADN, cela nous permet de comprendre rapidement chaque spécificité, chaque secteur.

DC : Avez-vous une clientèle type ?

Sophie M. : Non, de la PME à l’ETI, tous secteurs, nous aimons créer l’échange et transmettre, c’est ce que les dirigeants viennent chercher chez nous.

DC : Vous êtes un cabinet polyglotte. Avez-vous une clientèle internationale ?

Sophie M. : Oui nous travaillons pour des ETI internationales et des actionnaires étrangers de sociétés françaises.

DC : Quels sont les principaux défis auxquels les entreprises font face en matière de gestion financière, et en quoi ces défis diffèrent-ils entre les entreprises françaises et étrangères ?

Sophie M. : L’incertitude liée au contexte géopolitique, la perte de confiance dans l’avenir est un phénomène destructeur de valeur pour les entreprises. C’est un cercle vicieux duquel on espère tous sortir rapidement. Les entreprises françaises sont sous capitalisées et sont donc plus impactées.

DC : Comment votre cabinet aborde-t-il ces défis de manière proactive ?

Sophie M. : Nous amenons les dirigeants à se projeter avec une vision long terme et à penser une version alternative de leur entreprise au scénario « worst case ». Cela est très important pour orienter le cap.

DC : Comment votre équipe s'adapte-t-elle aux besoins spécifiques de chaque client en matière de prévention des difficultés et de restructuration ? Y a-t-il des approches que vous privilégiez ?

Sophie M. : Notre rôle est de rendre une information financière intelligible, être force de propositions et mettre à disposition notre réseau d'experts ciblés. Nous formons toujours une équipe de crise avec des avocats spécialisés, des managers de crise et des spécialistes stocks, factoring, etc. et nous privilégions les échanges et les formations croisées avec nos pairs, avocats, banquiers, administrateurs judiciaires.

DC : Votre forte implication auprès des dirigeants en situation complexe les aide à appréhender l’avenir et mieux rebondir. En quoi l’humain joue un rôle crucial dans les métiers du chiffre ?

Sophie M. : Nous travaillons dans un contexte où l’aspect psychologique est crucial, avec des dirigeants qui font souvent passer leur entreprise avant leur propre santé. Or, la santé du dirigeant, son énergie est un véritable capital immatériel pour l’entreprise.
Bien mener une restructuration financière, c’est aussi comprendre les liens entre le professionnel et le personnel, par le jeu des cautions, de la rémunération, du patrimoine personnel, etc.

DC : Pouvez-vous partager un cas client marquant où SO-MG a joué un rôle clé dans le processus ?

Sophie M. : SO-MG Partners a accompagné le fonds d’investissement Jolt Capital dans l’acquisition en plan de cession du groupe BioSerenity. Jolt Capital, disposant de plus de 500 M€ de fonds en gestion, est considéré comme l’un des principaux fonds en capital croissance de sociétés de technologies européennes (deeptech).
Le Groupe BioSerenity est un leader de solution Health as a Service créant des solutions médicales connectées et améliorées par l’IA pour le diagnostic des patients atteints de maladies chroniques (en cardiologie, neurologie et troubles du sommeil).
La mission du cabinet a été de conseiller le fonds, successivement :

  1. Dans la formulation de l’offre, dans la définition du périmètre de reprise, dans l’évaluation du retour sur investissement et dans l’estimation du besoin de financement associé à l’opération ;
  2. Post acquisition, dans le cadre des actions opérationnelles visant l’intégration des sociétés reprises.

DC : C’est impressionnant ! Comment évaluez-vous la viabilité financière d'une entreprise lorsqu'elle recherche un financement ? Quels critères sont essentiels dans votre processus d'évaluation ?

Sophie M. : L’analyse de la valeur future de l’entreprise est primordiale dans nos dossiers de restructuration, même si souvent nous négocions une préservation des lignes court terme. Il est primordial de s’interroger sur la place de l’entreprise sur son marché, les barrières à l’entrée, le savoir-faire accumulé, la data collectée…

DC : Comment évolue actuellement le rôle des M&A dans votre cabinet et quelles sont les principales tendances que vous observez dans le domaine aujourd’hui ?

Sophie M. : La hausse de l’endettement post Covid avec l’octroi de PGE a entraîné des déséquilibres bilantielles sur des entreprises déjà majoritairement sous capitalisées. Ce sont des entreprises fragilisées, qui par gros temps, ont tout intérêt à se rapprocher de partenaires industriels ou financiers.
Nous constatons surtout une forte consolidation dans des secteurs fragilisés tels que l’automobile ou le BTP.

DC : Quel rôle jouez-vous dans la négociation des accords lors d'une transaction M&A, et comment assurez-vous un équilibre entre les intérêts de l'acheteur et du vendeur ?

Sophie M. : Nous sommes des fervents défenseurs de la transparence, ce qui permet à tout le monde de gagner beaucoup de temps dans les deals !
Notre ambition : proposer des solutions positives, loyales et sur mesure.

DC : Comment votre cabinet intègre-t-il la technologie dans ses pratiques ?

Sophie M. : La formation reste un élément majeur dans notre métier, en tant que conseils nous ne pouvons pas être les cordonniers les plus mal chaussés.

DC : Vous faites confiance á DealCockpit et nous vous en remercions. Pourquoi nous avoir choisi ?

Sophie M. : Nous cherchons des partenaires qui nous ressemblent : des outils professionnels puissants, efficaces, focus sur les résultats !
Nous apprécions qu’il soit adapté aux situations in bonis comme en procédure collective.

DC : Y a-t-il des aspects que nous pouvons améliorer ?

Sophie M. : Peut-être l’archivage des données en fin de dossier.

DC : Nous prenons le point. Avez-vous un dernier conseil pour les chefs d’entreprise ?

Sophie M. : Gardez le cap !!