Interview avec Julien Younes


Nous nous entretenons avec Julien Younes, expert-comptable, commissaire aux comptes et co-fondateur d'Auris Advisory.

DEALCOCKPIT : Pouvez-vous vous présenter ?

Julien Younes : Je suis Julien Younes, je suis expert-comptable et commissaire aux comptes et j’ai co-fondé Auris Advisory, filiale d’Auris Finance. Auris Advisory est une entreprise spécialisée dans l’évaluation d’entreprise, les due diligences, la levée de fonds et la réorganisation de capital.

DC : Pouvez-vous nous préciser les liens de ces deux branches ?

Julien Y. : Auris Finance est une banque d’affaires, spécialisée dans les cessions et acquisitions d’entreprises, pilotée par mes associés, Jacques Roboh et Damien Gros. Auris Advisory accompagne Auris Finance sur de différents sujets, tel que l’optimisation du patrimoine du dirigeant dans le cadre de la cession, l’audit d’acquisition de sociétés cibles, etc.

DC : Y a-t-il des domaines spécifiques d’expertise et des secteurs dans lesquels votre cabinet excelle ?

Julien Y. : C’est la nature même d’Auris Finance d’être spécialisé par secteur d’activité.
Nous avons cinq secteurs de prédilection, le premier étant les ressources humaines, le deuxième
l’agro-alimentaire. Notre troisième secteur est le secteur des technologies, des médias et de la télécommunication. Notre quatrième branche s’intéresse aux services à l’industrie et à l’ingénierie. La cinquième spécialité que nous avons lancée en 2023 est la partie transport logistique.
Nos experts sont des anciens dirigeants de ces secteurs et travaillent au sein d’Auris Finance pour réaliser des opérations de cession et d’acquisition avec une approche de dirigeant d’entreprise.
Nous avons donc un mix de compétences métier et techniques avec les experts qui sont épaulés par notre équipe d’analystes et de chargés d’affaires.
Au sein d’Auris Advisory nous ne sommes pas spécialisés par secteur mais nous nous appuyons sur le savoir-faire et les compétences sectorielles d’Auris Finance en cas de besoin.

DC : Quelle est votre approche en ce qui concerne la valorisation des entreprises en période d’incertitude économique ?

Julien Y. : La valorisation des entreprises en période d'incertitude économique requiert une approche adaptable. Il est crucial d'analyser l'environnement macroéconomique, l’évolution du secteur sur lequel évolue l’entreprise et comparer l’évolution de son activité par rapport à son secteur. A partir de ces informations, il est préférable de développer plusieurs scénarios, optimiste, pessimiste et intermédiaire, afin de prévoir les flux financiers à intégrer dans la valorisation.

DC : En quoi le process de due diligence a-t-il évolué face à ces changements économiques ?

Julien Y. : Les évolutions que nous constatons se font notamment au niveau de la cybersécurité, ce qui rend l'audit informatique plus approfondi qu’auparavant. La partie ESG des due diligences a également évolué avec la prise en compte de la répartition homme / femme au sein de l’entreprise, l’égalité des rémunérations, etc. En outre, au vu du contexte économique, nous sommes encore plus vigilant au current trading. En dehors de cela, il n’y a pas de changements considérables sur les due diligences.

DC : Pouvez-vous partager un exemple d’un cas particulièrement marquant sur lequel vous avez travaillé ?

Julien Y. : Nous avons accompagné une entreprise qui a connu une croissance très impressionnante. Elle est passée de 0 à plus de 10 millions d'euros de chiffre d'affaires en 3 ans en traitant une problématique que beaucoup de gens ont essayé de traiter sans arriver à la gérer correctement. Rentables dès le premier jour, ils n’ont jamais perdu d'argent durant leur croissance.
C'était une entreprise dans le secteur technologique des RH, ou HRTech, en autofinancement avec une croissance très importante. Nous les avons accompagnés à la cession et, tous les acquéreurs que nous avons rencontrés étaient impressionnés par la rapidité d'exécution et la part de marché que ces dirigeants avaient réussi à prendre pendant les 3-4 ans de développement de l'entreprise.

DC : Une belle histoire de réussite ! Pour revenir sur votre propre activité, quels sont les outils numériques que vous utilisez pendant vos processus pour faciliter vos efforts ?

Julien Y. : Nous utilisons plusieurs outils. Nous avons mis en place Docusign pour faciliter la signature de tous nos documents. Il nous permet de gagner du temps plutôt que de d'imprimer les documents, les signer, les rescanner,…. Nous utilisons également de nombreux outils tels que Kaspr et Lusha pour récupérer des informations et des coordonnées et des bases de données type Pappers et Diane qui nous permettent de récupérer des informations sur les entreprises que nous voulons cibler. Ensuite, nous avons des outils d'information, tels que Fusacq, CFNews, Les Echos et la presse spécialisée comme LSA dans l'agro-alimentaire pour pouvoir se tenir informé sur nos secteurs. le dernier outil que nous avons implanté récemment est un outil qui s'appelle Lemlist qui permet de faciliter l'envoi d’e-mails et de gérer la création de séquences d’e-mails automatisées, ce qui nous fait gagner un temps significatif.

DC : Vous parlez de Lemlist et Kaspr, qui sont considérés comme outils de prospection. Faites-vous donc beaucoup de prospection active ?

Julien Y. : Nous les utilisons dans différents contextes, pas uniquement dans le cadre de prospection. Quand nous voulons contacter des acquéreurs dans le cadre d'opérations de cession, par exemple, nous n’avons pas toujours les coordonnées de tous les acquéreurs. Kaspr nous permet de récupérer des coordonnées et, de la même manière, Lemlist nous fait gagner du temps quand nous devons envoyer un dossier à une vingtaine ou une trentaine d'acquéreurs potentiels qui nous paraissent pertinents, parce que l’outil permet d'envoyer un volume d’e-mails en simultané sans passer en SPAM.
En ce qui concerne les data-rooms, nous utilisons DEALCOCKPIT qui nous fait gagner un temps important et qui est apprécié par les différentes parties qui l'utilisent.

DC : Nous vous remercions pour votre confiance. Pourquoi nous avoir choisi ?

Julien Y. : Premièrement, l'outil répond aux besoins que nous avons en interne, grâce à sa flexibilité, notamment dans la gestion des droits et des accès que nous ouvrons que nous ouvrons aux différents utilisateurs. Nous pouvons limiter le téléchargement, mettre des filigranes obligatoires qui permettent de sécuriser les documents transmis. Nous pouvons limiter les accès à certains dossiers ou
sous-dossiers en fonction des personnes auxquelles nous ouvrons la data room, ce qui est très utile. Toute la partie fonctionnelle est plutôt bien faite. Une nouvelle fonctionnalité permet de dupliquer les arborescences des dossiers, ce qui nous fait également gagner du temps. Nous avons également des échanges réguliers avec DealCockpit, notamment pour échanger sur les nouvelles fonctionnalités.
Le support est réactif, ce qui est très agréable. Ensuite, nous avons un besoin récurrent de data-rooms, en effet, nous réalisons aujourd'hui environ 20 opérations par an et avec le développement que nous avons, l'objectif est d'arriver à 30 opérations par an. La possibilité d'avoir des packages personnalisés avec un nombre permanent de data-rooms ouvertes pour un tarif donné permet de ne pas se poser continuellement la question du coût en fonction de la durée.. Nous savons que DealCockpit répond à notre besoin et nous facilite le quotidien sur ce sujet-là.

DC : Que pouvons-nous encore améliorer ?

Julien Y. : Ce qu’on pourrait encore optimiser est le module de questions-réponses, que nous ne trouvons pas encore assez fluide. Nous recevons la question qu’il faut ensuite la transférer au client.
Deuxièmement – nous en avons déjà parlé à Fiona – quand des clients qui ont le rôle de contributeur créent des dossiers dans la data room, ils ne peuvent pas y accéder, il faut d’abord leur donner le droit en tant qu’administrateur. A ce sujet, il serait bien d’avoir une alerte en tant qu'administrateur lorsque des dossiers ou sous-dossiers sont créés au niveau de l’arborescence, afin de pouvoir donner directement l’accès aux nouveaux dossiers et sous-dossiers à des invités si besoin.

DC : Merci pour le retour, c’est effectivement dans le pipeline. Avez-vous un « mantra » préféré à partager ou un dernier conseil pour les dirigeants ?

Julien Y. : Ce qui est capital pour les dirigeants est d'être bien accompagné. Tant au niveau opérationnel, qu'avec les partenaires avec lesquels ils travaillent. Ensuite, la culture financière est fondamentale. Souvent, les dirigeants se concentrent sur la rentabilité de leur activité, mais la gestion de la trésorerie est tout aussi importante. La majorité des faillites d'entreprises sont liées à un manque de trésorerie et non pas forcément un manque de rentabilité. Un autre point d’attention porte sur la cession de son entreprise, qu’il faut préparer en amont et pas juste le jour où l’on se décide à vendre. La meilleure manière de vendre une entreprise est que le dirigeant soit le moins présent possible au quotidien et qu’il y ait le moins de dépendance possible de l’entreprise envers lui. Pour diminuer la dépendance du dirigeant, il faut donc anticiper et se préparer au plus vite afin de faciliter la cession de son entreprise.

DC : J’imagine que cela joue aussi un rôle important dans la valorisation de l’entreprise ?

Julien Y. : Exactement. Indirectement, c’est tout à fait lié. Un dernier point concernant les dirigeants, c'est qu’il faut d'abord et avant tout les féliciter. En tant que dirigeant, nous sommes souvent confronté à un phénomène « la solitude du dirigeant ». Dirigeants d’entreprise, vous jouez un rôle essentiel dans la prospérité et la stabilité de notre société.

DC : Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ?

Julien Y. : Nous avons ouvert un bureau à Lyon et un bureau à Nantes en 2023, donc que ces bureaux continuent à se développer et qu’ils puissent faire le plus d'opérations possible de la même manière que le bureau de Paris. Ensuite, que la structure Auris Advisory continue à se développer et à réaliser de plus en plus d'opérations de due diligences, d’évaluation et de levée de fonds.

DC : Nous vous le souhaitons !

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