« Le restructuring n’est pas un échec mais plutôt une chance. »
Romain du Plantier, Avocat - Cabinet ELAYA et Président de l'association AIR Nouvelle-Aquitaine, défini la crise comme accélérateur de prise de décision et opportunité de changement. Dans cet esprit, nous avons eu le privilège d’écouter à travers trois tables rondes les témoignages de dirigeants de quatre entreprises ayant rencontré diverses difficultés, les conduisant à entrer en procédures : Cession, Liquidation Judiciaire et Reprise Interne.
Optimiser la cession d’une startup en difficulté : Le prepack Cession
Petitcube, société créée en 2017 par Cyril Valtat, est un site de E-Commerce spécialisé dans les cadeaux personnalisés.
La société offrait une belle courbe de croissance durant quelques années, jusqu’en décembre 2021 où Ils ont constaté une baisse du chiffre d’affaires à la suite d’un recul du E-Commerce. En raison des changements dans la loi sur la confidentialité et notamment de la politique de cookies, ils n’ont plus pu suivre l’activité de leurs clients, entraînant une augmentation significative de leur coût d’acquisition par client de 5 à 14-16€.
Accompagnés par Maître Aurélien Morel, administrateur judiciaire chez ASCAGNE AJ SO, la procédure collective, un mandat ad-hoc (procédure de cession accélérée) a débuté en février 2023 et a duré seulement 4 mois.
Selon Cyril Valtat, ancien Dirigeant de Petitcube, « rester neutre auprès des repreneurs, toujours en valorisant l’entreprise, était difficile », mais « avoir la main sur le timing était rassurant et la procédure accélérée a permis de communiquer efficacement à l’équipe et à nous tous de rester motivés jusqu’à la fin. La procédure était assez facile est nous avons été bien accompagnés tout au long du processus. »
Petitcube a été repris par deux entreprises différentes en mai 2023, dont leur concurrent principal Mieux que des Fleurs.
La liquidation judiciaire : Un outil au service du rebond
Double témoignage pour deux histoires, certes différentes mais expérimentant la même procédure.
Nous avons d’abord pris connaissance de l’histoire de l’ASSEP, une association de Service à la personne, fondée en 1997.
Face à des difficultés majeures liées à d’importantes baisses de subventions de l’Association d’insertion et à des charges financières significatives pour les CDI, l’association, imprégnée de fortes valeurs humanistes, a subi deux redressements judiciaires sur recommandation de son comptable en août 2022, avant de se retrouver en liquidation.
Madame Françoise Poirier, dirigeante de l’ASSEP se souvient : « Nous avons été impressionnés par l’empathie de Maître Paul-Antoine Silvestri (Mandataire judiciaire - SCP SILVESTRI & BAUJET Mandataires Judiciaires) et sa capacité de répondre à toutes nos questions. Grâce au soutien constant que nous avons reçu, nous avons réussi à sauvegarder les salariés, ce qui était le plus important pour nous. »
Dans le second témoignage la société Estivel, spécialisée dans la gestion locative de résidences de loisirs, a également traversé une procédure de liquidation judiciaire en raison des difficultés découlant de la crise sanitaire débutée en 2020. Accompagnée de Maître Marc Dufranc (Avocat - Cabinet AVOCAGIR la dirigeante Lise Maurial partage que la fermeture administrative de cinq mois a entraîné une incapacité à payer les salaires et une baisse significative du chiffre d’affaires.
« Vers la fin de 2021, nous avions un problème de trésorerie et n’étions pas en mesure d’obtenir un renouvellement des billets de trésorerie en raison d’un manque de fonds propres, » raconte Lise Maurial. « La procédure de liquidation a été un gros travail et la vérification du passif est toujours en cours, mais j’étais très satisfaite qu’elle nous ait permis néanmoins de commercialiser la saison et de reprendre une activité qui n’était pas morte. »
Reprise interne et présentation d’un plan
Pour la dernière prise de parole, Guillaume-Olivier Doré et son avocat Alexis Rapp de VOLT Associés reviennent sur la reprise à la barre du média numérique régional NOUVEL AQUI! PRESSE.
La procédure de reprise, accompagnée par l’administrateur judiciaire Maître Antoine Fedry (AJILINK) et Monsieur Quentin HARDON (Banquier d’affaires spécialisé - Thémis Banque) présentant de nombreux défis, à la fois en raison du statut compliqué des salariés journalistes, de la réglementation de la presse par la CPPAP et des difficultés liées à la reprise des actifs.
« Nous avons réussi à déterminer ce que nous allions faire avec les actifs, et nous avons beaucoup travaillé sur le business plan pendant la gestion de la reprise. Le succès de la procédure reposait sur un redressement précoce, » affirme Guillaume-Olivier Doré. En réponse à la question de savoir comment il a su si celui était le bon projet, il ajoute : « J’étais principalement rassuré par l’équipe »
Lors des procédures de restructuration, les Data Room jouent un rôle central, permettant la justification d’un processus ouvert et transparent et servant comme garantie que toutes les parties aient accès aux mêmes informations – les éléments clés de toute procédure de restructuration.
En tant que fournisseur de Data Room, DealCockpit est ravi d’avoir pu assister à cette dernière table ronde, s’avérant un facteur déterminant dans l’accélération du processus.
L’association AIRNA, nouvellement montée en 2023, affiche l’ambition à travers de ce type d’événements de mettre en lumière de la valeur ajoutée de procédures parfois méconnues du grand public.
En encourageant les échanges et en offrant l’opportunité de partager des retours d’expérience concrets, elle démontre l’impact positif de la profession renforçant ainsi l’efficacité du secteur dans son ensemble.